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Témoignage de l'accueil extrascolaire de l'ISBW

L’Accueil extrascolaire de l’ISBW pendant et après le confinement : sortir les grandes voiles et continuer à naviguer vers l’enfant.


L’ISBW et son service d’accueil extrascolaire, qui comporte 23 lieux d’accueil dans tout le Brabant wallon, a appris à la mi-mars, comme tout le pays, la nouvelle du confinement. Malgré tout, notre mission d’accueillir les enfants en accueil extrascolaire devait se poursuivre, mais bien sûr selon de nouvelles normes...

Notre service – un gros bateau - compte une centaine d’animateur·rice·s extrascolaires, du personnel administratif, 7 coordinateur·rice·s, 2 chefs de service et une cheffe de département… La première difficulté, qui est finalement vite devenue un défi à relever, était de maintenir ce lien entre l’encadrement qui télétravaille et les animateur·rice·s en première ligne sur le terrain. Rapidement, nous avons saisi toute l’importance d’entretenir la relation et de communiquer : comment s’organiser, communiquer les informations, les consignes et directives de la manière la plus claire possible à l’ensemble des membres du service en tenant compte du stress et de tant d’autres émotions engendrés par une telle situation, comme dans une équation à multiples inconnues.

Les craintes, les frustrations, l’éventuel ennui de certain·e·s, le besoin d’informations, sont autant de paramètres que nous avons tenté de prendre en compte. Notre challenge, dans cette situation, a finalement été de maintenir nos animateur·rice·s en vie professionnellement parlant, en restant centré·e·s sur les enfants. Le service s’est donc mis rapidement en réflexion pour garder une dynamique, continuer à être dans le mouvement, dans la réflexion, en projet, mais bien sûr, avec de nouvelles conditions de fonctionnement. En d’autres mots, il s’agissait de prendre soin des équipes pour qu’à leur tour, elles puissent continuer à prendre soin des enfants accueilli·e·s.

En très peu de temps, nous avons mis un réel coup d’accélérateur pour renforcer la communication en cette période de confinement. C’était aussi l’occasion de rappeler aux équipes que nous pensions bien à elles et que nous étions là pour la moindre question ou inquiétude. Aussi, chaque coordinateur·rice a développé de nouveaux outils de communication avec ses équipes. Effectivement, les échanges individuels via les moyens de communication que nous connaissons sont aisés mais délaissent souvent la dimension « équipe » ; retrouver des moments en équipe, même à distance, a donc été également important. En plus de la réflexion menée sur la communication, une de nos préoccupations était de maintenir le lien entre tous les acteur·rice·s. De belles initiatives sont nées : des messages touchants en vidéo envoyés par les animateur·rice·s aux enfants de certains lieux (via la page Facebook de l’école), des messages de soutien entre collègues, de beaux remerciements venant de l’un·e ou l’autre, une communication renforcée avec les directions d’école pour imaginer une nouvelle organisation, etc. Aussi, nous nous sommes intéressé·e·s à la manière dont chacun·e des animateur·rice·s vivait cette période : quels avaient été (ou seraient) les freins, ce qui les avait aidé·e·s ou les aiderait pour la suite (via un sondage en ligne et des contacts individuels). Parallèlement à cette communication, nous avons mis un point d’honneur à rester dans une dynamique de projet tout au long de cette période.

Le déconfinement progressif et le retour à l’école et à l’extrascolaire d’un plus grand nombre d’enfants a suscité beaucoup d’interrogations, notamment comment allier le respect des mesures sanitaires avec le maintien de la qualité de la relation à l’enfant ? Nous avons collecté une multitude d’outils à destination des enfants favorisant l’expression des émotions dans cette période difficile, des supports pour appréhender les mesures d’hygiène et enfin des idées de chouettes activités favorisant de manière ludique la distanciation. Une vraie mine d’or où puiser l’inspiration pour accompagner les enfants dans ce retour vers l’accueil extrascolaire.

Alors même que beaucoup d’incertitudes planaient encore, nous avons avancé sur la préparation des plaines d’été. Se projeter, quel plaisir ! Cela fait un moment que notre service est convaincu de l’intérêt d’exploiter la nature avec les enfants, pour leur épanouissement, leurs découvertes, leur bien-être. Cette période particulière nous a permis de réfléchir tous ensemble à la manière de faire vivre encore plus l’extérieur en plaines, de les rendre plus « vertes » : faire toutes les plaines à l’extérieur, sieste et repas compris, développer des activités nature, mettre l’intérieur à l’extérieur, jouer dans la terre, la boue, l’eau, exploiter l’environnement proche, etc. Des plaines Nature, c’est bénéfique pour les enfants et pas que … c’est bon aussi pour les animateur·rice·s et pour l’environnement. Qu’il s’agisse de santé (grand air, lumière naturelle, bruit, mouvement), de développement, de qualité des interactions sociales, d’autonomie : vivre et jouer à l’extérieur, ce n’est que du positif !

Le 20 Mai, l’information est tombée : LES PLAINES AURONT BIEN LIEU CET ÉTÉ ! Une excellente nouvelle pour les enfants d’abord : les grand·e·s oublié·e·s du déconfinement, comme cela a été assez dit. Les enfants privé·e·s de leurs relations sociales et amicales, de leurs loisirs, de leurs apprentissages, de mouvement et d’activité physique parfois … mais aussi une bonne nouvelle pour les parents et pour nous qui étions sur des charbons ardents.

Nous nous sommes donc mis au travail pour organiser des plaines « SAFE » pour garantir la santé et la sécurité de chacun·e. Il a fallu organiser non pas des plaines de 60, 70 ou 100 enfants mais bien des bulles « étanches » de 50 personnes maximum, enfants et adultes compris·es : pendant une semaine, les mêmes enfants avec les mêmes adultes dans les mêmes espaces.

Dans cette vaste organisation, il a aussi fallu penser locaux adaptés, plaines nature et en plein air, projet éducatif réajusté, lancement de nouveaux projets (tutorat pour les stagiaires accueilli·e·s, développement de l’observation par les coordinateur·rice·s, etc.), répartition des animateur·rice·s et des horaires retravaillés en fonction de cette nouvelle réalité des bulles … Aussi, la communication vers les parents, nos partenaires communaux, l’ONE a fait l’objet d’un soin particulier.

L’adaptation de ces plaines d’été nous aura beaucoup appris et apporté bien que ça nous ait demandé énormément de mobilisation et d’énergie. Mais quel plaisir et quel bonheur de voir à ce jour qu’elles ont bel et bien commencé, des enfants si épanoui·e·s en train de s’éclater (et des animateur·rice·s qui ne boudent pas leur plaisir non plus).

Durant toute cette période, nous avons été émerveillé·e·s de voir à quel point les animateur·rice·s vibraient pour leur métier, étaient animé·e·s par l’idée d’offrir le meilleur accueil possible aux enfants et ce dans des conditions bouleversées. Les enfants, même à distance pendant toute une période, ont réussi à guider notre service vers un chemin éclairé, positif et rempli de projets ! Finalement, nous avons même l’impression d’en sortir plus fort·e·s, plus uni·e·s, et avec une vision encore plus claire de ce pour quoi nous travaillons ! 

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