Expérience
La Classe DASPA de l'Ecole communale de Blocry, un accueil des primo-arrivants
Resumé
Dans notre école, nous accueillons 250 enfants de 39 nationalités différentes. Comment accueillir au mieux nos primo-arrivants et permettre à tous nos élèves d’acquérir les compétences de base alors que la moitié d’entre-eux ne maitrisent pas notre langue ? C’est le défi que tente de relever notre équipe en proposant un soutien adapté aux besoins de nos élèves. Notre DASPA y contribue.
Comment est-il organisé ? Comment individualiser les apprentissages de 30 enfants de P1 à P6, qui ne parlent pas notre langue et qui arrivent tout au long de l’année ?
Elements de contexte
Depuis de longues années, nous accueillons des « enfants voyageurs » dans notre école. Auparavant, ces enfants tentaient de suivre les cours en immersion dans leur classe. Avec l’ouverture du Centre Caritas de Louvrange avec lequel nous collaborons, il nous a semblé opportun d’ouvrir un DASPA afin d’apporter un soutien adapté à nos primo-arrivants.
Objectifs
L’objectif est
- de répondre aux besoins de tous nos élèves,
- d’apporter un soutien le plus adapté à chacun,
- de leur permettre d’évoluer à leur rythme, en petits groupes, dans un environnement apaisé.
- de les autonomiser pour qu'ils rejoignent leur classe et quitte le dispositif.
Milieu de vie
- Milieu scolaire - Ecole
Démarches et actions
Historique
La culture de la diversité est une dynamique à l'école de Blocry qui accueille et soutient les enfants de migrants de 1ère, 2ème et 3ème génération. Avant le DASPA, elle disposait déjà d'heures d’Adaptation à la langue de l’enseignement (ALE) pour soutenir ces enfants quelques périodes par semaine.
Ma prédécesseure a mené les démarches d’ouverture de notre DASPA en 2012.
Concrètement
Actuellement, l'école dispose 30 périodes DASPA et 49 périodes de soutien à la langue (périodes FLA). Pour bénéficier de cet encadrement complémentaire, les enfants passent les tests d’évaluation de la FWB. Les enfants qui échouent sont pris en charge par notre équipe FLA plusieurs périodes par semaine. Le travail proposé est adapté à leurs besoins.
La majorité des primo-arrivants suit un programme "à la carte" dans notre DASPA, de 1h à 2h par jour à 1 x semaine, selon leurs besoins. Seuls les enfants extrêmement fragilisés par leur parcours sont pris en charge à temps plein dans la classe DASPA. Quand ils sont autonomes, ils quittent le dispositif, accompagnés et soutenus par la titulaire en charge du DASPA. Ce soutien adapté dure un an, renouvelable 6 mois.
Moyens
Ressources humaines
La titulaire travaille en étroite collaboration avec les titulaires des classes, l’équipe FLA (Français langue étrangère) ainsi qu’avec une bénévole qui axe son travail sur la construction du lien avec les enfants en souffrance 4 périodes par semaine.
Nous collaborons également avec notre CPMS mais aussi avec les équipes qui accompagnent les familles en dehors de l'école : les assistants sociaux du Centre FEDASIL (de Caritas), des services ILA (aide au logement du CPAS), de la Maison maternelle,…
Ressources matérielles :
Actuellement, nous bénéficions de 30 périodes DASPA et de 49 périodes FLA.
Evaluation et enseignements
Ce dispositif est indispensable vu le nombre croissant de primo-arrivants que nous accueillons. Les difficultés sont nombreuses car chaque enfant a son histoire, douloureuse parfois. L’accompagnement de ces enfants est adapté selon leurs besoins, au cas par cas. La titulaire doit, en permanence, individualiser les apprentissages afin de permettre à tous de progresser et de réintégrer leur groupe-classe au plus vite.
Les conditions d’accès au DASPA nous empêchent de maintenir un enfant au-delà des délais. Pourtant, pour nos enfants jamais scolarisés, c’est parfois trop juste.
La rapidité d'intégration dépend souvent de l’histoire, du parcours de la famille.Nous observons que les premières semaines sont généralement propices aux apprentissages. Ensuite, il arrive que certains "décompensent". Nous devons alors faire appel à des spécialistes pour permettre à ces enfants de s’apaiser et surmonter leurs traumatismes.
Les primo-arrivants en attente d’une régularisation de leur séjour vivent avec une pression supplémentaire. Les plus grands sont bien conscients des enjeux. Nous savons déjà que leur présence sera de courte durée car, même lorsque l’avis est positif, les familles doivent se délocaliser : la pression immobilière est trop forte dans le Brabant Wallon. Si l’avis est négatif, ils n’ont que quelques jours pour quitter le territoire. Nous ne savons pas ce qu’ils deviendront… C’est, à chaque fois, une épreuve douloureuse pour l’équipe.
Perspectives envisagées
Le projet se poursuit et évolue… Les outils informatiques sont maintenant utilisés et soutiennent quotidiennement les apprentissages.
Pour aller plus loin
Notre école est ouverte… Je me ferais un plaisir de présenter notre école à qui le souhaiterait.
• Centre Public d'Action Sociale d'Ottignies- LLN
• Centre psycho-médico-social provincial de Jodoigne
• depuis 2012
• Ottignies-Louvain-la-Neuve
• Sylvie Davelosse
• direction.prim@ecoledeblocry.olln.be
• 010 43 64 40
27-08-2020