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École"inclusive" et "efficace" : potentialités et ambivalences d’un nouveau référentiel politique.

par Christian Maroy Professeur émérite et chercheur au GIRSEF, Université catholique de Louvain, Professeur associé à l’Université de Montréal

 

Mon propos est d’interroger de façon critique la logique discursive d’un référentiel émergent de l’école inclusive et efficace qui se dessine derrière les politiques actuelles visant « l’école de la réussite pour tous », une finalité a priori très noble et souhaitable.

Ce référentiel assigne à l’institution scolaire un rôle clé d’inclusion et de cohésion sociale, missions sociales cependant subordonnées à la capacité des établissements scolaires à développer une efficacité pédagogique et éducative. Il rehausse les attentes et brouille les frontières entre missions de performance, de démocratisation, de cohésion sociale et de subjectivation poursuivies par les établissements scolaires. Combinant le discours de l’école « inclusive » et de l’école « performante », il a pour vertu paradoxale de compenser (partiellement) le manque de légitimité du discours de la nouvelle gestion publique sur l’école.

Pourtant, dans les situations concrètes, cette nouvelle normativité appelant tout à la fois à l’efficacité, l’équité, la dignité de tous et au développement des capacités et de la responsabilité de chacun, semble loin de pouvoir éliminer tensions et contradictions pratiques et axiologiques de la réalisation d’une « école pour tous ».

Il est sans doute aussi la manifestation d’un nouveau modèle de « protection sociale » en devenir, qui peut se révéler particulièrement exigeant pour les individus et organisations locales sans créer les conditions d’une réelle alternative à l’école inégalitaire et sélective que l’on connaît aujourd’hui.

Après avoir décrit les sources, les contours de ce nouveau référentiel, j’en montrerai les traces dans les politiques québécoises de la Gestion Axée sur les Résultats, mais aussi dans les politiques du pacte d’excellence en FWB. En conclusion, je soulignerai quelques tensions, défis et dérives potentielles que la mise en œuvre de ce nouveau discours présente pour les acteurs (professionnels, parents, groupes et classes dominés, discriminés ou à faibles capitaux sociaux).

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